CAT/OP/CHE/CNPMRO/1 I. Réponses aux recommandations relatives aux questions juridiques, institutionnelles et structurelles 1. La Commission nationale de prévention de la torture (ci-après la Commission ou CNPT) se réjouit des recommandations et observations du Sous-Comité1 à propos de son indépendance fonctionnelle et de la nécessité de mobiliser des ressources financières et humaines supplémentaires afin qu’elle puisse exercer effectivement son mandat. Néanmoins, elle estime que ces recommandations devraient être aussi adressées aux autorités fédérales suisses, ces dernières étant principalement responsables de leurs mises en œuvre. A. Réponse aux paragraphes 19 à 25 2. Comme le rapport du Sous-Comité le mentionne (§23 et 42), la Commission a commandé en 2016 un avis d’experts 2 pour clarifier la question de son indépendance financière et pour déterminer si son rattachement administratif au Secrétariat général du Département fédéral de justice et police (SG DFJP), compte tenu de ses activités de contrôle, tient suffisamment compte des prescriptions internationales sur l’indépendance fonctionnelle. Dans leur avis, les deux experts arrivent à la conclusion que le rattachement administratif de la CNPT au Secrétariat général du Département fédéral de justice et police (SG DFJP) est une entrave sérieuse à son indépendance fonctionnelle et qu’il ne respecte pas dans une mesure suffisante les prescriptions internationales3. Sur cette base, la Commission a mené entre 2017 et 2018 des consultations avec le Département fédéral de justice et police (DFJP), notamment avec l’Office fédéral de justice (OFJ). Faute d’avoir abouti à un résultat concret, la Commission a été amenée à quelque peu relativiser l’importance de cette question et d’investir ses ressources limitées ailleurs. 3. Un rattachement à une institution nationale des droits humains (INDH) semblerait pour la Commission une solution efficace et judicieuse sur le plan matériel comme sur le plan financier. Fin 2019, le Conseil fédéral suisse a approuvé le projet portant sur la création d’une institution nationale des droits humains (INDH). La présidente de la Commission, qui est représentée au sein du conseil consultatif du Centre suisse de compétence pour les droits humains (CSDH, fondé par la Confédération suisse en 2011 en tant que projet pilote en vue de créer une institution nationale des droits humains), suit de près les développements en la matière. 4. Pour l’instant, le rattachement au Secrétariat général du Département fédéral de justice et police (SG DFJP) donne à la Commission la possibilité de recourir à des prestations administratives, financières, linguistiques et personnelles pour lesquelles elle ne dispose pas actuellement d’un budget propre. Ces effets de synergie permettent de maintenir une structure légère du Secrétariat, ce qui est incontestablement une solution temporaire efficace compte tenu des moyens financiers limités dont dispose la Commission (voir chapitres B et C cidessous). 5. La Commission tient à souligner que dans les faits, ni les responsables des établissements de privation de liberté qui ont fait l’objet d’une visite de contrôle, ni les autorités compétentes tant au niveau fédéral que cantonal, ni la société civile ou les médias n’ont douté de l’engagement et de l’indépendance de la CNPT. Néanmoins, la question de l’indépendance fonctionnelle et sa concrétisation, à terme, demeure importante pour la Commission. 1 2 3 2 Rapport de visite (CAT/OP/CHE/RONPM/R.1) daté du 26 mai 2020 du Sous-Comité. Kälin & Nowak, 2017, Rechtliche Aspekte der Unabhängigkeit der Nationalen Kommission zur Verhütung von Folter (NKVF), (document interne). Notamment les Principes de Paris pour la création des Institutions nationales des droits de l’homme, résolution 48/134 de l’Assemblée Générale des Nations Unies du 20 décembre 1993.

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