Article 15 de l’UNCAT Pourquoi exclure les « preuves obtenues sous la torture » ? Il existe de nombreuses bonnes raisons de politique publique pour exclure les preuves obtenues sous la torture ou au moyen de mauvais traitements, notamment : Tout État partie veille à ce que toute déclaration dont il est établi qu’elle a été obtenue par la torture ne puisse être invoquée comme un élément de preuve dans une procédure, si ce n’est contre la personne accusée de torture pour établir qu’une déclaration a été faite. Rendre les procédures judiciaires plus efficaces en s’assurant qu’elles reposent sur des preuves fiables. De nombreuses recherches scientifiques démontrent que toute déclaration ou information fournie sous la torture est intrinsèquement peu fiable, car cela ne se fait pas librement. Pour éviter les erreurs judiciaires, lorsqu’une personne est forcée d’avouer un crime qu’elle n’a pas commis. Pour préserver l’équité d’un procès en protégeant le droit du défendeur au silence et de ne pas être obligé de fournir des informations sous la contrainte. Pour améliorer l’efficacité de la police en l’encourageant à développer des méthodes et des compétences pour conduire les enquêtes efficacement. Pour éviter à la police et aux tribunaux de perdre du temps et d’engager des coûts associés à la réponse aux allégations de torture ou d’abus. Pour préserver les droits des victimes de torture lors des procédures judiciaires et leur fournir un recours en cas de violation de leurs droits. Pour protéger l’intégrité du système judiciaire, inspirer la confiance publique dans ce système et renforcer les institutions fondées sur la primauté du droit. Pour dissuader, décourager et prévenir la torture et les mauvais traitements, en supprimant l’une des principales raisons pour lesquelles la torture et les mauvais traitements sont commis. LÉGISLATION ET DISPOSITIONS CONSTITUTIONNELLES  De nombreux États interdisent les preuves obtenues illégalement (y compris les preuves obtenues sous la torture) dans leur constitution ou dans leur législation. Cela se fait parfois en faisant spécifiquement référence à l’interdiction des preuves obtenues sous la torture (comme prévu à l’article 15 de l’UNCAT), ou par une interdiction des preuves illégales de façon plus générale. Des codes de bonnes pratiques ou des directives à l’attention de la police, des procureurs, des médecins et des juges peuvent également fournir des conseils pratiques sur la façon de mettre en œuvre les règles (voir ci-dessous). Guinée équatoriale : La législation contre la torture interdit l’utilisation de preuves obtenues sous la torture La section 8 de la Loi nº 2/2006 sur la prévention et les sanctions contre la torture interdit l’utilisation d’aveux ou d’informations obtenues sous la torture. Japon : La Constitution interdit l’utilisation d’aveux obtenus sous la torture La Constitution japonaise de 1947 (article 38(2)) interdit expressément d’admettre en tant que preuve les aveux obtenus sous la torture : « Les aveux faits sous la contrainte, la torture ou la menace, ou bien après une arrestation ou une détention prolongée ne doivent pas être admis en tant que preuve. » OUTIL : Irrecevabilité des preuves obtenues sous la torture et au moyen de mauvais traitements 2/15

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